Rôle de l’alimentation dans la régression de la maladie
Source: «objectif santé immunitaire», ouvrage du DocteurBallantyne* – avril 2021 – Editions Marabout.
Les maladies auto-immunes sont encore mal diagnostiquées et un grand nombre de personnes en souffrent sans le savoir. Les premiers symptômes ressentis sont divers et nombreux : grande fatigue, maux de tête, douleurs musculaires ou articulaires,allergies, angoisse et dépression, troubles digestifs, troubles de la mémoire,troubles du sommeil, démangeaisons et autres problèmes cutanés, …
Changer son mode d’alimentation peut contribuer à faire régresser la maladie voir la stopper. C’est aussi le meilleur moyen de la prévenir.
Les conseils en matière de consommation de graisses du Dr Ballantyne sont les suivants :
Les graisses sont des nutriments essentiels, nécessaires pour vivre. Au cours des 35 dernières années, on nous a répété que manger des graisses faisait grossir or il faut manger des graisses, des graisses de bonne qualité:
- Consommer des graisses augmente l’apport et l’absorption des vitamines liposolubles qui, toutes, sont essentielles pour le bon fonctionnement du système immunitaire.
- Les graisses sont composées de chaînes d’acides gras, les acides gras étant les constituants de base des graisses (au même titre que les acides aminés sont les éléments essentiels des protéines):
- Un apport en acide grasoméga-3 trop faible via l’alimentation joue un rôle dans l’apparition d’une maladie auto-immune.
- Les oméga-3 n’interviennent pas uniquement au niveau du système immunitaire inné. En effet, l’on sait que ce sont également d’importants régulateurs du système immunitaire adaptatif.
- C’est plus précisément le rapport entre oméga-6 et oméga-3 qui est à prendre en compte. L’alimentation des occidentaux est incroyablement pauvre en oméga-3 et à l’inverse trop riche en oméga-6 (une autre famille d’acides gras). Toutefois, il est important de comprendre que lorsque l’on parle d’une carence en oméga-3, on fait référence à un déséquilibre dans le ratio oméga-6 / oméga-3. Le ratio idéal se situeentre 1 oméga-6 pour 1 oméga-3 à 4 pour 1.Or, en ce qui concerne l’alimentation occidentale, le ratio est compris entre 10/1 à 25/1.
- Or les graisses jouent un rôle capital dans l’inflammation. Certaines graisses la favorisent (les oméga-6)d’autres la tempèrent (les oméga-3); On sait de plus que l’inflammation est un élément majeur dans l’apparition des maladies auto-immunes. Il est donc capital de consommer plus de graisses aux propriétés anti-inflammatoires (oméga-3) que de graisses pro-inflammatoires (oméga-6). Mais tout est une question d’équilibre car nous avons besoin des oméga-6aux propriétés inflammatoires !
- C’est au niveau des membranes cellulaires que cela se passe, où concrètement les acides gras (oméga-3, oméga-6 à 20 atomes de carbone) sont métabolisés en prostaglandines,thromboxanes, leucotriènes, des messagers chimiques (molécules) impliqués dans la communication paracrine (action locale) et qui se comportent comme des hormones (ces molécules sont réunies sous le nom d’écosanoïdes). Or, La concurrence entre les oméga-6 et les oméga-3 a une forte influence sur le type de messagers produits. Ce déséquilibre entraîne une production de messagers chimiques non attendus.
Enfin, Les oméga-3 assurent aussi flexibilité et fluidité à la membrane, ce qui permet à chaque cellule du corps de mieux fonctionner: par exemple, les macrophages(cellules en charge de nous défendre) seront ainsi plus fonctionnels.
Dernier point, l’hyperméabilité intestinale et la dysbiose intestinale sont de plus en plus envisagés comme deux facteurs majeurs prédisposant à une maladieauto-immune. Or Sarah Ballantyne souligne le lien entre dysbiose et un trop plein d’oméga-6. Un apport excessif en oméga-6 favorise en effet une prolifération bactérienne dans l’intestin grêle et inhibe la prolifération de probiotiques.
En conclusion, arriver à l’équilibre oméga-6 / oméga-3 vous aidera à gérer lamaladie auto-immune ET à être en meilleure santé.
Précisions: l’auteur met en avant les graissesd’origine animale à condition qu’elles proviennent d’élevage d’animauxélevés en plein air et nourris à l’herbe. Le Docteur Ballantyne est une adeptedu régime paléo.
* Docteur Sarah Ballantyne: D’origine canadienne, Sarah Ballantyne estdocteur en biophysique et chercheure en immunité. Conférencière plusieurs foisprimée, elle est également autrice de plusieurs ouvrages à succès. Souffrantelle-même d’obésité et de troubles immunitaires (dont trois pathologiesauto-immunes) qu’elle est parvenue à mettre en rémission, elle a axé sesrecherches dans ce domaine. Elle livre également conseils, recettes etdécouvertes scientifiques pour aider les personnes et leurs familles souffrantde maladies auto-immunes.